Dans les temps anciens, les cultures étaient adaptées au calendrier liturgique ancestral, en fonction des divinités qu’il fallait vénérer et auxquelles on devait faire des offrandes. Très souvent, ces offrandes étaient constituées de petites ignames. Cette pratique courante était autrefois destinée à s’attribuer la pitié et la bienveillance des dieux pour les prochaines récoltes. On leur montrait ainsi que les récoltes étaient mauvaises.
L’implantation de la religion catholique sur l’île d’UVEA a vu ce calendrier modifié et s’adapter au nouveau calendrier imposé par la religion adoptée par les insulaires. C’est ainsi que des Saints patrons fêtés par chacune des paroisses ont supplanté des divinités autrefois vénérées.
De nos jours, les cultures suivent un nouveau calendrier agro-liturgique, avec des différences selon les 3 paroisses qui composent l’île. En effet, les paroisses adaptent leurs cultures aux Saints patrons qu’ils doivent fêter dans des périodes différentes. Ceci explique donc pourquoi il y a parfois un léger décalage entre les 3 paroisses quant à la mise en terre et la récolte des plantations d’ignames.
Le calendrier agricole se compose de 4 grandes phases pendant lesquelles plusieurs variétés d’ignames sont mises en culture. Toutefois, il existe certaines variétés qui ne se cultivent que dans une des 4 phases. Cette phase du calendrier agricole, que l’on appelle « ta’u muli« , sera récolté en fin d’année. Certaines plantations seront récoltées avant l’heure, pour la fête de Saint Pierre Chanel (28 avril), la fête de Saint Joseph (1er mai) et la fête du Sacré-Coeur au mois de juin. Pour laisser l’igname à terme, la bonne récolte se fera pour la fête de Saints Pierre et Paul (29 juin), la fête nationale du 14 juillet et celle du Territoire, le 29 juillet, et enfin pour la fête de l’Assomption célébrée le 15 août.